Carnet de route

Les Ecrins, un bijou de trek
Sortie : Trek dans les Ecrins. Complet du 03/07/2022
Le 10/07/2022 par CHRISTEL DALIBARD
Comme chaque année le CAF Auch Gers organise un trek loin de sa base. Cette fois-ci sept d'entre nous nous rendons dans le massif des Écrins en partant de la Berarde. La location d'un petit camion a rendu le voyage d'approche plus convivial que le covoiturage des autres années.
Jour 1 : La Berarde - Tête de la Maye - refuge du Chatelleret
Après une nuit dans le très confortable refuge de la Berarde, la montée vers la Tête de la Maye est sans difficulté et bien sécurisée par des rampes et marches métalliques dans les endroits plus délicats.
Cette mise en jambes nous permet surtout d'admirer le paysage qui sera le nôtre une grande partie de la semaine : la Barre des Écrins et le massif de la Meije. Le Grand Pic de la Meije, qui culmine à plus de 3900 mètres est l'un des derniers sommets conquis des Alpes en 1877, soit près d'un siècle après le Mont Blanc. C'est un chasseur de chamois local, Pierre Gaspard et son collègue Boileau de Castelnau qui ont créé l'exploit lors d'un mois d'aout glacial alors que les américains convoitaient eux aussi ce sommet.
Arrivée au Refuge du Chatelleret, tenu par des jeunes dynamiques.
Jour 2 : refuge du Chatelleret - refuge du Promontoire
La première partie de la montée est sans difficulté. Le franchissement de roches élimees nous fait réaliser que nous traversons la partie inférieure d'un glacier, devenu pierrier, celui des Etançons. L'un d'entre nous se souvient avoir traversé ce glacier il y a plus de 20 ans... Qu'en sera t'il des glaciers qui nous entourent dans 20 ans ?
La montée est plus délicate sur les derniers 200m de dénivelé, avec passage de névés et barres rocheuses parfois humides. Mais le but est atteint : rejoindre le refuge mythique du Promontoire, ce point de départ habituel pour la traversée de la Meije.
Perché sur l'aiguille à 3000m d'altitude, devancé par un héliport métallique lui-même suspendu dans le vide, ce refuge vertigineux aurait pu disparaître et ses occupants avec, suite à une chute de rochers en 2017. Heureusement il était inoccupé ce jour là à cause du mauvais temps, et les dégâts ont été partiels.
Nous redescendons vers le refuge du Chatelleret.
Jour 3 : refuge du Chatelleret - montée partielle vers le Col du Replat - refuge de la Berarde par les Cascades
Au lever nous assistons au spectacle grandiose des brumes nuageuses qui laissent place aux cimes ensoleillées.
Direction le glacier, ou plutôt ex glacier de la Gandoliere, passage obligé vers le Col du Replat. Mais, conseillés par le gardien du refuge, nous ne tenterons pas la longue marche dans les pierriers vers le Col et ferons demi tour à 2700 m.
Le retour à la Berarde se fera par une descente bucolique au milieu des nombreuses fleurs (dont quelques edelweiss) et papillons avec comme point d'orgue les Cascades rafraîchissantes.
Jour 4 - La Berarde- refuge de Temple Écrins + bonus
La montée vers le refuge commence le long du Veneon, au cours laiteux, autre signe des temps puisque l'eau vient malheureusement essentiellement des glaciers.
La montée se poursuit par la traversée du bois du Carrelet très agréable par son humidité. Elle nous permet d'avoir accès à des vues imprenables sur les majestueux glaciers, notamment ceux du Chardon et de la Pilatte.
L'arrivée au refuge de Temple Écrins est comme un enchantement : bâtiment moderne en enduit écru, des menuiseries en mélèze, des espaces lumineux et ergonomiques. Des poules picorent les restes laissés par les convives. Les fumets sortant de la cuisine nous mettent en appétit. Sans surprise les gardiens servent de belles omelettes à nos voisins
L'après-midi certains d'entre nous allons repérer le parcours du lendemain : le Col de la Temple. Repérage de jour toujours utile, surtout que le lendemain nous partirons en pleine nuit...
Jour 5 : refuge Temple Écrins - col de la Temple - la Berarde
La nuit fut courte, réveil à 3h15, le petit-déjeuner est malgré tout copieux en vue d'un objectif : le Col de la Temple, qui culmine à 3300m.
Le défilé de frontales démarre à 4h30, nous profitons d'un beau ciel étoilé et d'une température moins fraîche que prévu. La progression est sereine sur un chemin marqué par la fréquentation et bien balisé.
Nous guettons les premières lueurs du jour puis les premiers rayons de soleil sur les cimes, instants magiques.
Le derniers tiers du parcours est fait de pierriers, puis nous atteignons quelques névés. Nous les évitons par le bas, éliminant toute dernière chance d'utiliser les crampons de la semaine.
A 8h15 nous atteignons le Col et sommes scotchés par les pics ciselés autour de nous et le mythique Glacier noir en contrebas. Nous profitons une bonne demi-heure des lieux avant de redescendre.
Derniers regards vers les glaciers lors de la descente finale à La Berarde. C'est la fin d'une très belle semaine de rando, dans un cadre majestueux, avec une très belle météo, et au sein d'un groupe convivial et joyeux.
Un grand merci à nos encadrants Dominique et Michel qui nous ont guidés au quotidien en toute sécurité.